vendredi 27 avril 2018

King Kong théorie - Virginie Despentes


M'intéressant depuis quelques mois au thème du féminisme, j'essaye de diversifier mes lectures sur le sujet. J'avais entendu parler de cet essai et il me tentait, car il aborde des sujets sensibles tel que la prostitution, la pornographie et le viol.
Je connaissais Virginie Despentes de nom, mais je n'ai lu aucun de ses romans avant.

Ce livre est un essai, en partie autobiographique, avec une large part de réflexions sur le féminisme, la place de la femme dans la société, mais aussi celle de l'homme.

Le parcours de l'autrice est vraiment intéressant à suivre, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a du vécu, une forte personnalité et des idées bien arrêtées. Ca se lit très bien et c'est franchement percutant. Virginie Despentes se livre sans langue de bois. Par contre c'est assez trash et il faut savoir où on s'engage avant de le lire.
Personnellement j'ai aimé le lire et même si je n'adhère pas à 100% à sa vision des choses, même si au vu de la personnalité de Virginie Despentes, je me suis sentie très cataloguée "bourgeoise" et même si cet essai peut mettre mal à l'aise au vu des thèmes abordés, je l'ai trouvé très intéressant et enrichissant. Il m'a bousculé juste ce qu'il fallait pour me donner matière à réfléchir et voir un peu plus loin.

Je ne dirai pas forcément qu'il s'adresse à tous à cause du langage cru et des sujets sensibles (viol notamment), il peut déranger, mais en même temps dans le bon sens du terme, car il nous bouscule et nous fait réfléchir. Par contre après cela, je ne pense pas avoir envie de lire les romans de l'autrice.
A vous de voir.

jeudi 19 avril 2018

L'Espèce fabulatrice - Nancy Huston


4e de couverture :
Ils disent, par exemple: Apollon. Ou: la Grande Tortue. Ou: Râ, le dieu Soleil. Ou: Notre Seigneur, dans Son infinie miséricorde. Ils disent toutes sortes de choses, racontent toutes sortes d'histoires, inventent toutes sortes de chimères.
C'est ainsi que nous, humains, voyons le monde : en l'interprétant, c'est-à-dire en l'inventant, car nous sommes fragiles, nettement plus fragiles que les autres grands primates.
Notre imagination supplée à notre fragilité. Sans elle - sans l'imagination qui confère au réel un Sens qu'il ne possède pas en lui-même - nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures.

Ce livre est un essai plutôt philosophique, même si son auteur est à la base romancière et non philosophe. L'espèce fabulatrice, c'est nous. Chacun d'entre nous se construit sur des histoires, et il ne s'agit pas seulement des contes que l'on raconte aux enfants, mais bien de tout ce que nous appelons réalité.
Parce que nous interprétons tout ce qui nous entoure, et devons le raconter pour le transmettre, donc mettre des mots, cela devient un récit, notre version des faits et donc une histoire.
Tout se transmet et se construit ainsi, nous ne savons pas faire autrement, car contrairement aux animaux nous avons besoin de mettre du sens dans ce que nous vivons.

J'ai trouvé ce livre absolument passionnant et fascinant. Le propos peut sembler un peu extrème et il l'est c'est vrai. Ca m'a beaucoup fait réfléchir. J'étais déjà convaincue du fait que chacun a sa propre vérité, car tout passe par nos perceptions sensorielles et nos émotions, un même évènement neutre à la base peut être positif pour une personne et négatif pour son voisin, donc comment définir une vérité unique ?
Le propos nous emmène vraiment loin, quand on y pense, notre Histoire, notre culture, notre histoire familiale, tout n'est que récit (et la vérité est ailleurs... désolée pas pu m'en empécher, fan de Mulder bonjour ;))

Je pense qu'il faut lire ce livre avec l'esprit ouvert, ce fut en tout cas une excellente lecture qui m'a vraiment interpellée.

jeudi 12 avril 2018

La vie secrète des arbres - Peter Wohlleben


Lorsque j'ai découvert la sélection pour le prix audiolib 2018, je n'avais pas entendu parler de ce livre avant. Un livre sur les arbres, quelle idée ? Ce fut à peu prêt ma première réaction, puis j'ai vu que les avis étaient plutôt positifs et je me suis dit, pourquoi pas, allons-y, de toute façon je suis ignorante ou presque sur ce sujet alors je ne peux qu'apprendre des choses. J'ai donc entamé mon écoute avec curiosité et intérêt mais également un brin de scepticisme.

Peter Wohlleben est allemand et son métier, en plus d'avoir écrit ce livre, est ingénieur forestier, il maitrise donc parfaitement son sujet et tente de nous faire partager son expérience et sa passion.
Je suis ressortie de cette lecture vraiment charmée, depuis c'est sur je ne regarde plus les arbres de la même façon. J'étais bien loin d'imaginer la complexité de fonctionnement des arbres, c'était extrêmement intéressant et enrichissant. De plus je l'ai trouvé d'une écriture très abordable, à aucun moment je ne me suis sentie perdue ou noyée par trop d'informations peu accessibles au grand public, bien au contraire.

Ce livre nous permet de comprendre et aussi de mesurer à quel point les arbres sont importants, ils sont vitaux même concernant les questions d'environnement. J'espère de tout coeur qu'un tel ouvrage puisse sensibiliser sur ce sujet et faire que les gens respectent plus les arbres et à travers eux toute la nature dans sa beauté et sa complexité.

Concernant ce livre, j'ai envie de faire un parallèle, avec le charme discret de l'intestin de Giulia Enders, les deux ouvrages nous viennent d'Allemagne, ont le même objectif réussi de vulgarisation auprès du grand public et n'abordent pas des sujets qu'on pourrait trouver d'un premier abord passionnants, mais ils se révèlent extrêmement enrichissants et ont tous les deux obtenus un beau succès bien mérité.

Après avoir terminé la vie secrète des arbres, je n'avais qu'une envie, allez faire une grande promenade en forêt, emmener mes enfants et profiter simplement de la beauté, du calme, admirer cela et le transmettre à mes enfants.

Le livre audio est lu par Thibaud de Montalembert et il a une voix vraiment très agréable à écouter, j'ai beaucoup apprécié.


jeudi 5 avril 2018

Culottées, tome 1 - Pénélope Bagieu


Je connais Pénélope Bagieu depuis plusieurs années, par l'intermédiaire de son blog, comme pas mal d'entre nous je pense. Ses illustrations pleines d'humour font souvent mouche et je me rappelle également son engagement contre la pèche en eau profonde, qui avait permis d'obtenir son interdiction. Elle avait su avec ses illustrations expliquer simplement ce qu'il en était et mobiliser les gens autour d'elle. J'avais trouvé génial cette action couronnée de succès.

Quand sa BD culottées est sortie, j'étais intriguée et au vu des critiques très élogieuses, j'ai acheté le tome 1. Il a pas mal trainé dans ma PAL, mais durant le mois de mars et à la faveur de la journée pour les droits de la femme (et non pas la journée de la femme, merci de ne pas transformer cela en St Valentin commerciale bis, s'il vous plait), j'ai trouvé que c'était le moment idéal pour la lire.

Dès le premier portrait et sa femme à barbe, ça commence fort, c'est profond, mais en même temps plein d'humour, ça fait réfléchir, c'est percutant et extrèmement instructif.
J'ai adoré cette lecture. Je ne connaissais pas la plupart des femmes dont il était question, à part Joséphine Baker, mais ça m'a permis de me rendre compte que je ne connaissais presque rien de sa vie, à part le cliché de la danseuse. J'ai été très admirative de ces femmes et de ce qu'elles ont fait.
Et j'ai appris beaucoup de chose.

C'est une lecture que je recommande vraiment, c'est drôle et passionnant.
Je compte me procurer le tome 2 sans tarder.


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